• L'intelligence émotionnelle, les compétences relationnelles...

    Daniel Goleman soutient depuis plus de 20 ans que les compétences émotionnelles sont un facteur clé pour la réussite relationnelle et sociale, élément qui n'est pas conscrit au milieu scolaire mais à la vie de chacun. Selon ce docteur en psychologie, maitre de conférence et auteur de nombreux ouvrages passionnants, l'intelligence émotionnelle est une aptitude essentielle, à la base de toutes les autres. Elle bloque ou amplifie notre capacité mentale innée de penser, apprendre ou résoudre des problèmes. D'après plusieurs études à  long terme, elle prédit la réussite (dans la vie professionnelle et relationnelle) encore mieux que le QI, souvent mis en avant.

     

    Cela revient à dire que nos performances intellectuelles prennent leur origine (ou sont empêchées) dans notre zone émotionnelle. Prendre en compte cet état de fait, c'est nous brancher, en tant qu'enseignants, su brancher directement sur les élèves, leurs besoins émotionnels et les aider à tirer le meilleur parti d'eux-mêmes. Leur accès aux apprentissages ne se limite donc pas à leurs aptitudes intellectuelles mais aussi, voire surtout à leurs compétences psycho-sociales. Il semble donc impératif de reconnaitre l'existence de cette forme particulière d'intelligence (à relier à la notion d'intelligences multiples de Howard Gardner, pour ensuite l'exploiter pour la mettre au service des apprentissages.

    Cette thèse, abondamment développée dans le livre, sous-tend que les émotions sont à la racine de l'expérience de l'apprenant, pouvant conditionner la réussite ou l'échec, de façon durable...

    Si l'on se place en tant qu'individu, il est assez évident de constater que l'enthousiasme et le plaisir apportent des conditions positives pour penser / apprendre. Un niveau optimale de stress est également nécessaire puisqu'une absence d'anxiété amène à l'ennui et au désintérêt. Nos émotions, et a fortiori celles des élèves, peuvent donc bloquer ou amplifier la capacité de penser, de planifier, de viser un but ou de résoudre un problème. C'est ce que l'on nomme parfois la "disponibilité" pour les apprentissages.

    Lien Vidéo - Enseigner l'empathie

    Pour intégrer une nouvelle notion, se lancer dans un projet énergivore ou complexe, surmonter une difficulté scolaire ou personnelle, la maitrise de ses émotions est donc un éléments déterminants dans la réussite ou dans l'échec de cette entreprise. Un certain niveau d'anxiété est nécessaire pour ne pas rester dans l'apathie mais ne doit pas dépasser un certain seuil afin d'éviter une paralysie cognitive ou un blocage de l'intellect ce qui ne manque pas d'arriver dans les situations de stress aigu ou les traumas. Combien d'entre nous se sont déjà retrouvés incapables de penser de façon claire à l'approche d'une échéance anxiogène (CRPE, changement de poste, première réunion de rentrée, situation conflictuelle,...), avec le sentiment de ne pouvoir organiser ses pensées. Ce stress qui amène à tant de nuits blanches...

    L'objectif est donc d'amener nos élèves à être conscient que ces émotions vécues et ressenties vont influer sur leurs capacités intellectuelles et donc sur leur apprentissage. A nous de les aider à identifier clairement quelles sont ces émotions, et comment les maitriser (ou a minima les doser) pour ne pas être contrôlé par son état émotionnel. Cette aptitude ne pourra se développer qu'avec l'aide de l'enseignant qui devra se montrer sensible aux affects dans sa classe et étayant lorsque cela s'avère nécessaire pour dédramatiser les situations vécues comme anxiogènes.

    Daniel Goleman parle de "fluidité" lorsqu'une personne atteint un état où l'effort n'est plus ressenti comme tel. Dans cet état, les choses qui semblent les plus difficiles, ne sont pas vécues comme telles puisque les émotions sont au service de l'intelligence dans la tâche à accomplir. C'est ce qui se passe lorsqu'une personne se passionne pour quelque chose. Ses efforts lui paraitront dérisoires au regard des bénéfices. Comme si tout coulait de source. A l'inverse, une activité imposée, selon des modalités qui ne nous conviennent pas ou nous mettent dans l'inconfort (pensez à vos formations), seront perçues comme un moment inintéressant où vous concentrer demandera un effort réel. Il est alors fort probable que vous n'en tiriez pas les bénéfices prévus à l'origine.

    Certains pourraient avancer que c'est la réussite qui amène une émotion positive, alors qu'en réalité les deux s'auto-alimentent.

    Il y a donc tout à gagner, notamment en début d'année, à aider nos élèves à mieux se connaitre, mieux identifier leurs ressentis, les exprimer pour en faire un point d'appui et non un facteur limitant. Aptitude qui les amènera aussi à mieux identifier les émotions des autres et donc à développer en parallèle leur empathie. C'est à l'enseignant de guider cet apprentissage psycho-social qui servira toute la vie.

    Source: Cultiver l'intelligence relationnelle - Daniel Goleman - 1995

     

     

     


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